samedi 10 mai 2014

8eme PARTIE. L'AVENUE SLEGERS à WOLUWE SAINT LAMBERT.

8eme PARTIE.

 L'AVENUE SLEGERS à WOLUWE SAINT LAMBERT.

Une fausse ligne d'évasion d'aviateurs surnommée "Jackson" ou encore "le Pensionnat" au 369 de l'Avenue J. A. Slegers à Woluwe-Saint-Lambert a été découverte par Madeleine Merjay le 20 août 1943. On sait à présent que ce "Captain Jackson", soi-disant agent britannique, n'est autre que Prospeer Valeer Dezitter, né en 1893 à Passendale en Flandre Occidentale. Prosper Dezitter est un Belge travaillant pour l'Abwehr et la GFP. Tous les aviateurs et résistants voulant rejoindre Londres y sont en fait arrêtés et déportés. Dezitter est ce que l'on appelle un V-Mann (Vertrauensmann = homme de confiance), dénomination des agents allemands. Le pluriel est V-Leute (gens de confiance).
Vient ensuite le meurtre d'une Estonienne résidant à Bruxelles, Annie Lall, le 29 septembre 1943. L'amante et complice de Dezitter, Florentine Giralt épouse Dings, utilisait son prénom "Annie" comme surnom, et son adresse et numéro de téléphone comme "boîte aux lettres" pour les groupuscules infiltrés. Annie Lall est sauvagement assassinée dans son appartement par un résistant mal identifié, et dans des circonstances demeurées pour le moins glauques. Elle avait été assimilée à l'amante de Dezitter. Quelques jours auparavant, Annie Lall avait prévenu l'abbé Jean Derèse et lui avait donc fait comprendre le double jeu de Dezitter et sa bande, qui se faisaient passer pour des agents de Londres afin de les capturer
Des victimes de leur piège du Pensionnat parviennent à prévenir les résistants belges. Mme Moureau est rentrée d'Allemagne et a prévenu la résistance à son sujet. Un article intitulé "Deux salopards" paraît dans la Voix des Patriotes du 11 novembre 1943, avec les photos de Dezitter et Giralt. De nombreuses gazettes clandestines les reproduisent. Jeanne Orban, Georges Kaison et Hubert Piette du groupe liégeois Artéla ont également pu transmettre une lettre durant leur captivité, où ils décrivent le chauffeur de "Jackson" (Nootens) comme un traître. L'abbé Georges Goffinet, une autre victime, écrit également depuis la prison d'Aix-la-Chapelle et peut transmettre le même avertissement. Élisabeth De Jamblinne de Meux le fait également poursuivre par des résistants, etc.
Dezitter est sans nul doute l'agent provocateur (agent infiltré) le plus connu. Il est alors une des cibles de la "Rat Week", un plan d'élimination physique des collaborateurs. Bref, il doit se terrer jusque fin 1943 sous la protection de l'Abwehr et de la GFP. En concertation avec son agent traitant, Rudolf Kohl, Dezitter déménage son piège de l'Avenue Slegers au 16 de la Rue Forestière à Ixelles. Tous les anciens assistants sont remplacés, et les pseudos déjà utilisés sont modifiés. 

SOURCE evasioncomete





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